La Chine dévoile un robot capable de sectionner les câbles sous-marins : un bouleversement géopolitique silencieux

Ce robot, développé par le Centre chinois de recherche navale (CSSRC), est le fruit de longues recherches initialement destinées à des usages civils : exploitation minière sous-marine ou récupération d’équipements. Mais son évolution vers des objectifs militaires est désormais claire. Capable de descendre jusqu’à 4 000 mètres de profondeur, l’engin est équipé d’une meule diamantée de 15 centimètres tournant à 1 600 tours par minute. Il peut couper des câbles protégés par des gaines en acier dans des conditions extrêmes : obscurité totale, pression de plus de 400 atmosphères, froid intense.

Pour résister à ces conditions, la machine est protégée par une coque en titane et des joints à compensation d’huile, selon un article publié le 24 février dans la revue Mechanical Engineer. Ces caractéristiques garantissent son bon fonctionnement même en immersion prolongée, un atout pour des opérations furtives de sabotage ou de surveillance.

Une arme discrète, mais redoutable

Ce robot peut être déployé depuis les bathyscaphes chinois Fendouzhe ou Haidou, certains pouvant atteindre des profondeurs de 10 000 mètres. Il peut aussi être embarqué sur des plateformes autonomes, sans équipage, ce qui réduit considérablement les risques de détection. Son champ d’action est mondial. Il pourrait cibler des points névralgiques du réseau internet, comme le nœud stratégique situé au large de l’île de Guam, où se croisent plusieurs câbles desservant aussi bien des infrastructures militaires que des géants du numérique comme Google.

Vers une nouvelle forme de guerre hybride

La maîtrise d’un tel outil confère à la Chine un levier stratégique inédit. Les câbles sous-marins acheminent plus de 95 % du trafic internet mondial. Les perturber, voire les détruire, reviendrait à couper la voix de pays entiers, paralyser des marchés financiers, perturber des communications diplomatiques ou militaires. Cette capacité, en cas de conflit, pourrait donc représenter un déséquilibre majeur dans le cyberespace global.

Les événements récents en mer Baltique — où plusieurs câbles ont été mystérieusement endommagés depuis le début de la guerre en Ukraine — montrent combien ces infrastructures sont vulnérables. Et combien peu de pays sont prêts à les défendre efficacement.

Un signal clair envoyé aux puissances occidentales

En révélant cette capacité, Pékin envoie un message autant dissuasif que stratégique. Il ne s’agit pas seulement de montrer ses muscles technologiques, mais aussi d’imposer une nouvelle norme dans la guerre de l’information : celle du pouvoir de couper, littéralement, le monde du reste de lui-même.

La course à la protection et à la redondance des câbles sous-marins devient plus urgente que jamais. Car désormais, sous les océans, ce n’est plus seulement la paix des abysses qui est en jeu, mais l’équilibre même des puissances mondiales.

Robots humanoïdes : la Chine avance aussi sur le front de l’intelligence artificielle incarnée

Alors que Pékin perfectionne ses capacités technologiques dans les profondeurs marines, elle progresse aussi à grande vitesse dans un autre domaine stratégique : la robotique humanoïde. Ces machines aux allures humaines, propulsées par l’intelligence artificielle, représentent un autre pilier de l’ambition chinoise d’affirmer sa suprématie dans les technologies du futur.

Des robots de plus en plus « humains »

Les grands laboratoires chinois, comme ceux de l’Université de Tsinghua ou de l’Institut de robotique de Shenyang, travaillent activement à la mise au point de robots capables d’imiter les mouvements, les expressions faciales et même les interactions sociales humaines. L’un des projets phares, Tongtong, présenté en 2023, est un robot humanoïde doté d’une IA conversationnelle avancée, capable de comprendre le langage naturel, détecter les émotions et interagir de manière fluide avec son environnement.

Dans un pays qui mise massivement sur l’automatisation, ces humanoïdes sont déjà testés dans plusieurs secteurs : accueil dans les administrations, assistance médicale, services bancaires, voire enseignement. Et ce n’est qu’un début.

Une dimension militaire et sécuritaire assumée

Mais derrière cette apparente vocation civile, les usages militaires et stratégiques ne sont jamais loin. En 2024, des démonstrations de robots humanoïdes militaires ont été diffusées par les médias d’État chinois. Ces machines sont capables de porter du matériel, patrouiller dans des environnements dangereux, ou même, à terme, assister les soldats en combat urbain.

La Chine investit également dans des humanoïdes téléopérés, destinés à des missions à haut risque, comme la neutralisation d’explosifs ou l’intervention dans des zones contaminées. Dans un contexte de guerre hybride où le numérique et le terrain sont de plus en plus imbriqués, ces robots pourraient devenir des agents clés dans les opérations de surveillance, d’infiltration, voire de désinformation.

Une course face aux États-Unis et au Japon

La montée en puissance chinoise dans la robotique humanoïde s’inscrit dans une compétition directe avec les États-Unis (avec les robots Atlas de Boston Dynamics, par exemple) et le Japon, pionnier de longue date en matière de robots sociaux. Mais la stratégie chinoise repose sur une synergie unique : fusionner robotique, IA, big data et puissance industrielle à une vitesse et une échelle inédites.

En 2025, la Chine prévoit de devenir le leader mondial de la robotique avancée. Le plan « Made in China 2025 » inclut explicitement le développement de robots humanoïdes comme priorité nationale. D’ores et déjà, le pays produit plus de la moitié des robots industriels dans le monde, et investit massivement dans les humanoïdes autonomes.

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Vers un monde où les robots chinois seront omniprésents ?

Qu’ils soient submersibles ou humanoïdes, ces robots témoignent d’une même volonté stratégique : construire un écosystème technologique autonome, puissant et potentiellement dominant. À travers eux, la Chine ne cherche pas seulement l’innovation, mais le levier. Celui de l’influence, de la dissuasion, et peut-être demain, de la domination.

Dans un monde où la frontière entre le civil et le militaire est de plus en plus floue, les robots chinois pourraient bien devenir les nouveaux visages – ou les nouveaux bras – d’une puissance en pleine reconfiguration.

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